Des routes aux ruelles en passant par les plages, le numérique au cœur des politiques publiques du Pays ajaccien
La communauté d’agglomération du Pays ajaccien est née d’une profonde volonté politique de renforcer l’identité du territoire autour des éléments naturels qui le composent : la mer et la montagne. Elle s’appuie également sur la détermination d’encourager les dynamiques du territoire pour s’engager dans les voies de la modernité, tout en développant les solidarités pour les plus démunis.
Au croisement de ces volontés, l’Internet citoyen est une priorité de la collectivité. C’est ainsi qu’elle a obtenu, pour la troisième année consécutive, les @@@@@ du label Villes Internet en 2019.
En Pays ajaccien, la baignade est aussi possible pour les personnes en situation de handicap
La CAPA est engagée auprès de la municipalité ajaccienne dans une politique en faveur des personnes en situation de handicap, notamment au travers de la Charte Ville Handicap.
Dans le cadre de sa stratégie « territoire numérique », elle a souhaité marquer une nouvelle étape en organisant l’implantation d’un dispositif permettant aux personnes souffrant d’une déficience visuelle de bénéficier des plaisirs de la baignade en toute sécurité, et surtout en toute autonomie. Baptisé « Audioplage » ce système est venu compléter les aménagements déjà proposés par la ville sur certaines plages pour les personnes en situation de handicap moteur.
Le dispositif est déployé chaque été sur la plage du Trottel qui se situe en plein cœur de la ville d’Ajaccio. Grâce à des bracelets électroniques remis par les maîtres-nageurs sauveteurs, les usagers peuvent déclencher des balises sonores situées sur le sable et dans l’eau afin de localiser les endroits où déposer leurs affaires sur la plage, accéder à l’aire de baignade, nager seuls dans la zone délimitée, revenir sur le rivage et retrouver leurs affaires laissées sur le sable.
Cette action, symbole du service public numérique, pourrait enfin se concrétiser par l’obtention du label Tourisme et Handicap.
Le numérique au service de la lutte contre les embouteillages
Avec plus d’un véhicule pour deux habitants en Corse, les problèmes de trafic routier sont une vraie difficulté pour les Ajacciens.
C’est pour répondre à cet enjeu que la communauté d’agglomération a créé une application servant à mesurer et informer en temps réel les automobilistes sur les conditions de circulation. Cet outil leur permet ainsi d’adapter leurs déplacements en fonction de la situation réelle du trafic et d’éviter autant que possible de rester bloqués dans les embouteillages. Il est également utile aux services de l’administration pour comprendre précisément les problématiques de circulation et donc de mieux définir et adapter les politiques d’aménagement, de transport et de mobilité telles que la création de parkings relais, la transformation du train régional en tram-train, la création de nouvelles voies de bus douces, mise en place de navettes maritimes, etc.).
Le service propose en outre un calculateur d’itinéraire du plus court chemin en temps réel et l’abonnement à des trajets favoris. Par ailleurs, toutes les données générées par les capteurs sont sauvegardées à des fins d’analyses ultérieures et disponibles sur le site open data de l’EPCI…
Résultat, plus d’un habitant sur deux a téléchargé l’application. L’opération est dès lors un véritable succès, succès qui confère des devoirs importants à la collectivité. Le premier est qu’avec plus de 11 000 usagers chaque jour, le système actuel doit fonctionner correctement. Les pannes ou les erreurs de remontées d’informations sont inenvisageables. La deuxième obligation concerne l’évolution du service. Chaque jour de nouvelles requêtes de création de tronçons, d’ajout de capteurs ou d’affichage de nouvelles données sont formulées. Il est essentiel de pouvoir y répondre pour continuer à satisfaire les utilisateurs.
Les « cartoparties citoyennes », ou la cartographie ludique et participative
Fini les « pyjamas-parties » ou les « plages-parties », au pays ajaccien pour être à la mode il faut participer aux « cartoparties ».
L’objectif est de produire une carte du territoire, la plus complète possible. Cette carte est développée par des citoyens volontaires (écoliers, professeurs et éducateurs), qui arpentent les rues à la recherche des éléments d’intérêt qui la constituent comme les points touristiques, bâtiments historiques, plages, bancs publics, passages pour les piétons, places de parkings pour les personnes à mobilité réduite, arbres et plantes remarquables…
Afin de réaliser le géo-référencement de ces éléments, les participants utilisent des logiciels libres et des tablettes mis gratuitement à leur disposition par la CAPA. Munis de ces outils, ils sont alors en mesure de constater le positionnement GPS et de renseigner des informations telles qu’une photo et/ou un commentaire sur l’environnement. À l’issue de relevés terrain, les données sont intégrées à la base OpenStreetMap (OSM) par des agents de la collectivité.
Les élèves, les enseignants et les éducateurs intervenants ont été ravis de ces initiatives qui donnent lieu à des moments d’échange et de découverte et qui débouchent sur un travail cartographique sérieux permettant une meilleure appréhension du territoire.
Marie-Antoinette Santoni-Brunelli, la vice-présidente au développement économique et numérique de la collectivité, rappelait lors de la dernière cérémonie de remise du label Villes Internet, que “rien de tout cela ne serait possible sans une réelle volonté politique”, qui se traduit notamment par le recrutement de moyens humains. Il y a ainsi “vingt-trois collaborateurs techniques qui travaillent au quotidien sur le numérique, ainsi que cinq développeurs en interne”.
Un beau moyen de mettre le numérique au cœur de disciplines transversales et au service de la population.