France services : les premiers conseillers numériques arrivent dans les territoires, jusqu’à quand ?
Recruté·es dans le cadre du plan France Relance, 4 000 conseiller·es numériques de France Services (CNFS) doivent se déployer dans tous les territoires à l’horizon 2022. À ce jour et selon les chiffres de la MedNum et de la mission société numérique de l’Agence du numérique, sur les 4.000 CNFS, 1.926 conseiller·es ont été recruté·es par 1.479 structures, parmi lesquels 1.180 sont en formation et 242 en poste dans les territoires.
Le rôle des conseiller·es numériques France Services est d’accompagner les usager·es en difficulté pour utiliser Internet dans leurs activités quotidiennes. Le·la conseiller·e propose gratuitement des ateliers d’initiation au numérique ouverts à tous, des permanences et des mini formations dans des lieux proches de la population.
Financés par l’État à hauteur de 250 millions d’euros, ces emplois concernent les collectivités territoriales et les associations locales (mairies, bibliothèques, guichets France Services, maisons de retraite et Ehpad, centres d’action sociale). La formation et le déploiement des conseiller·es numériques sont pris en charge par l’État pendant deux ans.
Dans ce cadre, la ville du Robert (972 – Martinique) @@2021 s’est positionnée et s’est vue octroyer 3 postes. Ces conseillers numériques, en alternance pour le moment entre leurs espaces de travail respectifs et leur centre de formation, seront d’un grand renfort pour les équipes déjà en poste (animateurs et animatrices de la Cyber-Base).
De la même manière, Thionville (57) @@@@@2021 a obtenu 2 conseillers numériques. Le premier conseiller s’est vu confier la mission de former les usager·es dans le cadre de rendez-vous individuels ou de séances collectives. Le second conseiller sera amené à présenter une aide à l’accomplissement des démarches administratives dématérialisées aux usager·es présent·es sur les sites municipaux. Cette assistance se caractérisera par sa dimension totalement spontanée, à la volée, sur des créneaux potentiellement prédéterminés et portés à la connaissance de la population.
Les collectivités bénéficiaires de ce dispositif misent énormément sur leurs nouveaux conseillers et nouvelles conseillères numériques pour lutter contre la fracture numérique qui s’aggrave dans les territoires. Comme le soulignent les rencontres 2021 de « Numérique en commun[s] » organisées par la MedNum et la mission société numérique de l’Agence du numérique, cette mission historique des structures de médiation numérique est à concilier avec la dématérialisation accélérée des procédures administratives”. Celle-ci « a généré un besoin massif de médiation, avec une véritable urgence. Elle impose de passer d’une proposition d’offre à une réponse à une demande sociale », a expliqué Pierre Mazet, chercheur au LabAccès, spécialisé sur les médiations numériques.
Les élu·es ayant obtenu les fameux conseiller·es sont satisfait·es de ces nouveaux renforts en personnel, mais ils et elles expriment des inquiétudes sur la pérennité de ces emplois. Si les salaires et la formation sont financés par l’Etat, ce sont l’énergie et le temps des élu·es locaux et agents qui permettent aux missions de répondre aux enjeux. Que se passera-t-il dans deux ans ?