La 5G ouvre de nouvelles perspectives (chapitre 1)
La 5G, cinquième génération de standards de téléphonie mobile, est en pleine expérimentation en France. Selon l’Arcep[1], elle devrait permettre d’améliorer les débits, de réduire les délais de transmission et d’accroître la fiabilité des communications, et ainsi rendre réalisables des usages connectés aujourd’hui impossibles (Chapitre 1). Néanmoins, des voix inquiètes se font entendre et mettent en garde sur les impacts écologiques et sanitaires de cette 5e génération de la téléphonie mobile, alors même que la 4e n’est pas généralisée sur le territoire français (métropole et hors métropole). (Chapitre 2)
Un débit plus rapide et plus étendu, mais pour quoi faire ?
Comme le précise le rapport de l’office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques déposé le 11 décembre 2018 à l’Assemblée nationale et au Sénat, la « norme IMT-2020 » de téléphonie mobile, dite 5G, vise à répondre aux limites de la 4G, sans rupture avec la technologie précédente. Il s’agit « d’évoluer dans la continuité » — la 4G ne disparaîtra pas — tout en contournant les difficultés du système actuel telles que les réseaux engorgés, les difficultés à fournir un accès aux réseaux à une grande quantité d’objets connectés au même moment et l’existence de délais de latence trop longs.
Cette transition permettra dès lors d’accompagner l’ultra-connectivité de la société. Ainsi, la connexion 5G offrira la possibilité d’améliorer la qualité de la diffusion des vidéos en ultra haute définition, mais aussi des communications massives, quasiment en temps réel. Selon le rapport de l’office parlementaire, ces avancées doivent conduire à assurer la couverture de besoins spécifiques dans des secteurs parfois critiques comme l’énergie, la santé — avec les opérations à distance ou téléchirurgie ou les transports et les futurs véhicules autonomes —. D’autres domaines, comme les médias ou l’industrie plus généralement, sont également concernés par ce saut technologique qui concerne moins les particuliers, une bonne 4G étant satisfaisante pour les usages courants. La question historique du “bon débit” adapté aux usages, donc zoné, reste entière.
Un déploiement progressif et expérimental
La feuille de route de la 5G pour la France, présentée le 16 juillet 2018 par Delphine Gény-Stephann, secrétaire d’État auprès du ministre de l’Économie et des Finances, Mounir Mahjoubi, secrétaire d’État chargé du numérique et Sébastien Soriano, président de l’Acerp, fixe trois objectifs.
Le premier consiste à lancer plusieurs pilotes 5G sur une variété de territoires et d’accueillir des premières mondiales d’application de la 5G dans les domaines industriels. Le second vise à octroyer de nouvelles fréquences 5G et d’avoir un déploiement commercial dans au moins une grande ville dès 2020. Le dernier réside dans le fait de couvrir les principaux axes de transport en 5G d’ici 2025.
Pour permettre de réaliser cette feuille de route, le gouvernement a annoncé ouvrir quatre chantiers. En priorité, il faut libérer et attribuer les fréquences radioélectriques pour les réseaux 5G, qui sont actuellement occupés par des utilisateurs gouvernementaux tels que le ministère de l’Intérieur ou la météo. Le deuxième chantier consiste à favoriser le développement de nouveaux usages. Il s’agira ensuite d’accompagner l’essor des infrastructures dédiées, matérialisé dans nos paysages par des milliers d’antennes. Les ministres souhaitent également s’assurer de la transparence et du dialogue sur les déploiements de la 5G et l’exposition du public à ses ondes.
En France, l’Arcep a un rôle d’aiguillon pour préparer le déploiement de la 5G. En 2017, elle a délivré de nombreuses autorisations d’utilisation de fréquence à des fins d’expérimentation. Début 2018, elle a ouvert un guichet « pilotes 5G », qui offre du spectre pour tester le développement grandeur nature de pilotes 5G (ports, hôpitaux, routes connectées…) et anticiper les modèles économiques de demain.
Ainsi, un an et demi après la présentation de la feuille de route du gouvernement, l’Arcep présente dans son « panorama des expérimentations 5G » des informations détaillées sur l’ensemble des essais 5G, en cours ou achevés, classés par cas d’usage. On y découvre par exemple que 11 tests sont en cours ou achevés sur le thème de la ville intelligente, 7 sur la télémédecine ou encore 3 sur le jeu vidéo.
Dans cette feuille de route, il n’est fait nulle part mention des dangers que représente cette nouvelle technologie, dangers en termes de sécurité, d’écologie ou de de santé publique, qui, pourtant, inquiètent jusqu’aux dirigeants européens. (Chapitre 2)
[1] Selon son site Internet, « l’Arcep, est l’Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse, au statut d’autorité administrative indépendante (AAI). Architecte et gardien des réseaux d’échanges internet, fixes, mobiles, postaux et désormais chargée de moderniser la distribution de la presse, l’Arcep œuvre pour que ces réseaux se développent comme un « bien commun ». »