Le déploiement des tiers-lieux : quelques exemples

Ils sont régulièrement convoqués pour illustrer une démarche innovante, pour mettre en avant un territoire, ou même parfois pour saupoudrer une touche de modernité sur une politique publique légèrement vieillissante. Pourtant, les tiers-lieux appréhendés comme une démarche globale initiée par la société civile constituent le socle de la troisième voie du développement de notre société. Une voie moderne, écologique, coopérative et solidaire.

Chapitre 3

Le déploiement des tiers-lieux : quelques exemples

L’« hôtel Pasteur » à Rennes », l’exemple du tiers-lieu en zone urbaine

Difficile de ne pas remarquer cet imposant édifice, à l’angle de la place Pasteur et du quai Dujardin. Conçu par les architectes Jean-Baptiste Martenot et Emmanuel Le Ray, le bâtiment Pasteur ouvre ses portes pour la première fois en… 1896. Il accueillera successivement la faculté des sciences, jusqu’au milieu des années 1960, puis la faculté dentaire, qui partira à son tour à Villejean en 2006, ne laissant à Pasteur que le centre de soins dentaires, lui-même relocalisé à Pontchaillou en 2018. Les travaux ont été lancés les 17 et 18 février 2018, dans le même esprit bouillonnant et ouvert qui anime l’Hôtel Pasteur depuis 2013 : des portes ouvertes, une grande braderie du réemploi, un hackathon, une exposition et une performance. Dès cette date, la Ville de Rennes a engagé une démarche expérimentale et innovante pour réfléchir à la future occupation du bâtiment Pasteur, avec l’Université Foraine conduite par Patrick Bouchain, dans un premier temps, puis la mission Pasteur. Pendant plus de deux ans, le bâtiment a été ouvert gratuitement au public et aux initiatives de toutes sortes. L’édifice devrait accueillir une école maternelle, puis, quelques mois plus tard, l’ÉduLab et l’hôtel à projets.

Dans un entretien, Laurent Hamon alors élu au numérique de la ville de Rennes, déclarait que « ce type de lieu n’existait pas vraiment à Rennes. On a des espaces publics numériques, des fablabs qui sont identifiés pour l’accompagnement des publics, la fabrication numérique. Mais on n’avait pas de lieux sur la question des usages et des pratiques, sur les cultures du numérique au sens large. Dans la future programmation de l’Edulab 50 % du temps sera dédié à la question éducative « scolaire » et les autres 50 % pour tout type de public avec le midi des « en-cas » numériques et des temps dédiés à tout public dans la ville. Le lieu est mis à disposition de toutes les associations du comité des partenaires. »

 Le Quai des possibles à Saint-Germain-en-Laye (78) — 5@

« C’est un constat, si nous continuons ainsi, nous allons droit dans le mur… Quel monde va-t-on laisser aux générations futures quand on sait qu’en 2050 il nous faudra 2 planètes et demie pour répondre à nos besoins et que l’injustice sociale n’a jamais été aussi grandissante ? Alors, comment faire sa part de façon personnelle et/ou professionnelle ? Comment contribuer au changement pour aller vers un monde plus solidaire et responsable ? » C’est pour répondre à ces questions qu’est né le Quai des possibles, lieu hybride emblématique de la troisième voie que constituent les tiers-lieux.

Il est situé dans la gare Grande-Ceinture à deux pas de la forêt de Saint-Germain-en-Laye, en plein cœur de l’éco quartier Lisière Pereire. « Le Quai des possibles est un lieu où les acteurs engagés s’inspirent, expérimentent et trouvent de nouvelles façons d’être et de faire le monde de demain ! »

 Landestini, tiers-lieu incubateur dans le cantal

 Le lieu se donne pour mission de relier les humains à la terre, et de contribuer à la préservation et à la diversité du vivant. Tout simplement. En partenariat avec le Département du Cantal, les collectivités, syndicats, agriculteurs et entreprises locaux, LanDestini crée l’Incubateur LanDestini Cantal-Auvergne pour l’entrepreneuriat en faveur de l’agriculture et de l’alimentation durables et pour la préservation de la biodiversité locale, il sera hébergé par le lycée agricole Georges Pompidou d’Aurillac. Dans ses premières 2 années, l’incubateur s’engage à accompagner 10 projets et pourra accueillir quotidiennement entre 10 à 20 personnes.