Le numérique dans les propositions de la convention citoyenne pour le climat
Le 29 juin 2020, les citoyens et citoyennes réuni·e·s au sein de la convention citoyenne pour le climat depuis 9 mois ont fait connaître leurs propositions.
Elles s’articulent autour de 4 thématiques :
- placer l’écologie au cœur du projet économique,
- concilier pleinement justice sociale et transition écologique,
- réussir l’aménagement de notre territoire,
- responsabiliser chacun.
La question du numérique fait partie de ces propositions, c’est l’objectif PT12 du rapport de la convention, page 152 : Accompagner l’évolution du numérique pour réduire ses impacts environnementaux.
Présentation de l’objectif tel qu’il figure dans le rapport :
Le numérique est un formidable levier pour la transition écologique et la lutte contre le changement climatique. Nous voulons que d’ici 2025 le numérique soit un moyen pour participer à la transition et pas un outil qui contribue toujours davantage à la hausse des émissions. La baisse de la consommation numérique est un des moyens d’obtenir une baisse des émissions de gaz à effet de serre considérable, car il représente en émissions 2 à 3 fois l’empreinte carbone d’un pays comme la France. Ce phénomène est majoritairement lié à la fabrication des équipements, des logiciels ainsi qu’à leur utilisation avec le stockage et la circulation des données. L’impossibilité d’atteindre nos objectifs sans réduction de l’empreinte carbone de ce secteur paraît évidente. Par ailleurs, il faut tenir compte que la quantité de minerais pour fabriquer des équipements numériques est limitée dans la nature. Pour une grande partie de ces matières premières, l’épuisement total est attendu d’ici 30 ans. Enfin, dans l’esprit des gens, le numérique est immatériel et peut faire l’objet d’un usage illimité. Des effets de mode nous incitent à renouveler très rapidement nos appareils numériques, alors que leur cycle de vie est très fortement émetteur de gaz à effet de serre.
Il est donc urgent d’agir et nos propositions couvrent les axes suivants :
→ Systématiser les écolabels sur tous les équipements numériques ;
→ Promouvoir l’information et l’éducation sur les pratiques de sobriété numérique ;
→ Rendre accessibles au consommateur les engagements de neutralité carbone des acteurs du numérique ;
→ Réduire les besoins des services numériques via leur écoconception allant dans plusieurs sens : composants, logiciels, consommation d’énergie, utilisation de la chaleur produite, conception des services et offres ; et rendre obligatoire par une réglementation l’écoconception des sites web et services en ligne publics des entreprises ;
→ Rendre les data centers plus vertueux en imposant la récupération de la chaleur qu’ils
produisent pour la redistribution et réduire leur consommation en relocalisant les data centers (peut-être par ville/quartier/arrondissement) et en s’assurant d’une consommation d’énergie décarbonée par les data centers. Dans ce sens, il est important d’encourager une conception des data centers qui s’inscrit dans la logique de réduction du carbone ;
→ Développer progressivement la mutualisation de services du numérique lorsque c’est pertinent pour une sobriété efficace du numérique et ainsi limiter la prolifération des appareils connectés et d’un stockage exponentiel de données.
Plus largement, nous devons retrouver une capacité à s’interroger individuellement et
collectivement sur nos besoins : avons-nous besoin d’autant d’équipements électroniques et
d’en changer si souvent ? Avons-nous besoin de la 5G ?