Your browser does not support JavaScript!

Pour David Allais, en matière de numérique, le temps de la réflexion est essentiel

Le 4e Congrès national des élu·es au numérique se tient à Paris le 6 octobre 2022 à l’école Boulle (Paris 12e) en partenariat avec le ministère de l’Éducation nationale.

Le Congrès national des élu·es au numérique donne lieu à la rédaction collective d’une motion qui sera remise à la Première ministre Élisabeth Borne. En 2021, il avait mobilisé 123 président·es d’intercommunalités, maires et élu·es délégué·es au numérique, qui ont pu échanger sur leurs projets et expériences.

Depuis le 30 août 2022, la réflexion dans le cadre du Congrès national est ouverte. David Allais, adjoint au maire de Gentilly (94) @@@@@ #Territoired’ExcellenceNumérique 2022, apporte sa contribution au débat.

Villes Internet : selon vous, quel est l’enjeu majeur du numérique de la période ?

David Allais : Le numérique doit apporter un plus aux citoyen·nes, les rapprocher des services publics et de leurs élu·es. Il ne doit pas être un facteur d’éloignement. En ce sens, une attention particulière doit être portée aux personnes éloignées du numérique, elles ne doivent pas être écartées par manque d’accès ou de compréhension des outils. L’accompagnement des publics est de ce point de vue essentiel. Il est nécessaire que des agent·es accompagnent ceux qui en ont besoin. Un autre enjeu d’importance est d’apporter des services numériques de qualité, clairs, ergonomiques, pratiques. Le numérique doit être un plus et non un simple outil utilisé pour des raisons économiques. L’enjeu central est bien le pont avec les services hors numérique car le numérique est un outil parmi d’autres et que c’est la combinaison des outils qui permet de toucher aux mieux l’ensemble des citoyens. Le rôle de l’État, en termes d’infrastructures, me semble également essentiel. Enfin, il me semble qu’un dernier enjeu est la question des GAFAM et, plus largement, de l’ensemble des outils en usage gratuit appartenant à des sociétés commerciales. Comment, face à ses entreprises, souvent basées hors d’Europe garantir indépendance, sécurité des données, respect de la vie privée ?

Dans ce contexte, quelle place occupe le Congrès national des élu·es au numérique ?

Dans ce contexte, un congrès rassemblant les élu·es s’intéressant à ces questions peut être un levier à plusieurs titres. D’abord pour peser sur les acteurs et actrices et développer un dialogue constructif. Ensuite, pour réfléchir en commun, poser des constats et envisager des solutions. Le numérique se développe à une vitesse exponentielle. Or, un outil doit se penser, se peser et ne doit pas être mis en place parce qu’il existe ou que d’autres l’utilisent. Le temps, notamment le temps de la réflexion, est essentiel. Il faut bien évidemment vivre avec son temps, mais il faut aussi prendre le temps de peser sur les usages, de comprendre, d’éduquer. Le principal défaut des outils numériques est à mon sens d’entraîner chez énormément d’acteurs une course de vitesse perdue d’avance, qui est le plus souvent de la précipitation et qui a, et cela a été observé à plusieurs reprises, des conséquences désastreuses.


 

Par Anna Mélin