Présidentielle 2022, les multiples visages numériques de la France
À leurs apparitions successives, la toile, le web, les “applis”, ont été investis par les citoyen·nes comme de nouveaux “espaces publics”, ouverts et libres. Un lieu de connaissance partagée et de citoyenneté pour tous partout : les pionnier·es de l’internet ont cru que le web servirait essentiellement à la culture et à la démocratie.
Au commencement, la culture et la démocratie
C’était sans voir venir l’attractivité commerciale de 500 millions d’européen·nes, Français·es en tête, premiers inventeurs et bâtisseurs des usages, mais aussi voraces consommateur·trices d’outils ludiques et bavards, dans des espaces virtuels où l’illusion de l’anonymat n’a d’égale que l’illusion de la liberté. Les précurseurs de la généralisation mondiale des systèmes numériques, Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft (GAFAM) se sont engouffrés dans cette disponibilité, chacun dans son domaine, pour y produire un formidable développement, inédit dans l’histoire de l’économie, par son ampleur financière et par sa rapidité de diffusion.
En produisant une illusion d’universalité, ces génies de l’innovation commerciale ont transformé les espaces de liberté en écrans publicitaires, installé de lourds péages sur nos autoroutes d’informations et collé à nos doigts des assistants connectés qui leur livrent en temps réel la richesse de nos données. C’est le paysage d’une transition sociétale où la vitesse a servi les spéculateurs.
Face aux géants, le numérique citoyen s’organise
Pourtant, quelque part dans nos villes et villages “gaulois”, une saine résistance émerge, basée sur l’universel et solide concept des droits fondamentaux. L’attachement historique à la protection de ces droits a fourni à ce nouveau monde des instances et des règlements pour la protection des libertés (CNIL/RGPD), et a surtout développé de nouveaux “services publics” protecteurs des valeurs républicaines de liberté, d’égalité et de solidarité. Sur ces bases bien vivantes, tous les espoirs sont permis pour construire de véritables espaces publics numériques, “dématérialisés” et pourtant “immeubles”, ancrés dans nos territoires réels. C’est un choix à faire encore et encore, un choix politique pour construire les nouvelles frontières de la société numérisée et installer un “secteur public numérique”.
Villes Internet, porte-voix des territoires Internet
L’élection présidentielle est une formidable occasion de placer ce choix au cœur du débat public. Villes Internet s’inscrit pleinement dans ce calendrier en proposant des éléments structurant les débats.
La première étape s’est déroulée le 7 octobre dernier durant le 3e congrès national des élu·es au numérique. Une motion resserrée autour de quatre enjeux centraux a été rédigée par les participant·es et adressée au Président de la République. Elle a également été transmise aux candidats et candidates à l’élection présidentielle qui sont invité·es à y répondre. Villes Internet publiera ces contributions.
L’association décryptera également les programmes soumis aux Français et aux Françaises par les candidat·es.
Enfin, dans les mois qui viennent, à la rencontre des villes et des villages, des citoyennes et des élus, l’association illustrera les multiples visages numériques de la France.