SMS d’alerte : la méthode choisie par le gouvernement pour informer la population
Entre le lundi 16 mars et le mardi 17 mars, l’ensemble des Françaises et des Français a reçu un SMS « officiel ». L’expéditeur était « Gouv.fr », le gouvernement. Il appelait les citoyens à respecter les règles annoncées par le Président de la République. L’objectif du message est incontestablement nécessaire et utile, mais la méthode a interrogé de nombreuses personnes. Le gouvernement détient-il un fichier de l’ensemble des Français ? La réponse est non. En effet, le Parlement européen a voté en novembre 2018 la mise en place d’un système d’alerte par SMS unique pour les voyageurs ou citoyens des États membres de l’UE. Le dispositif devait être déployé dans les quatre ans. Deux technologies étaient envisageables pour mettre en place cette alerte. Le « cell broadcast », un système qui envoie des alertes par diffusion cellulaire. Dans cette configuration, en cas d’alerte, tous les téléphones situés dans une zone identifiée reçoivent le même SMS, sans que les numéros soient utilisés. L’autre système est celui du « SMS-MT » ou « mobile terminated », c’est celui qui a été choisi et mis en place par le gouvernement. Le « SMS-MT » est « conditionné à des quotas d’émission pour lisser la charge », rappelle dans un tweet Alexandre Archambault, avocat au barreau de Paris et spécialiste des questions numériques et de propriété intellectuelle. « Il y a près de 77 M (millions, NDLR) d’envois à faire, alors que jusqu’à présent c’était des campagnes à quelques millions », ajoute-t-il. D’où la nécessité d’envoyer le SMS par vagues successives. Même avec cette méthode, le gouvernement ne dispose pas des numéros. Ce sont les opérateurs qui envoient le message.