Zuckerberg, chevalier de la protection des données ?
Un an après le scandale “Cambridge Analytica”1 et les alertes fermes de certains État sur les pratiques douteuse du F de GAFAM, Facebook lance une opération de communication internationale pour améliorer son image. Cette campagne est annoncée à la suite du tollé qu’avait suscité la diffusion en direct sur le réseau de la tuerie dans deux mosquées néo-zélandaises mi-mars. Mais le fond du décor est plus sombre avec les récentes révélations sur les accès aux comptes et pages Facebook laissés à Microsoft (via son moteur recherche Bing qui n’est autre que celui de Facebook), à Netflix, à Spotify, à Amazon et Yahoo pour vendre leurs produits au plus près du client.2
Mark Zuckerberg a signé le 30 mars 2019 une tribune publiée simultanément dans quatre quotidiens – Le JDD en France, le Washington Post aux États-Unis, le Frankfurter Allgemeine Zeitung en Allemagne et le Sunday Independent en Irlande. Le fondateur de Facebook y appelle à l’aide les décideurs publics, considérant que « les gouvernements et les régulateurs doivent jouer un rôle plus actif ». Il insiste en préconisant la mise en place de réglementations sur la protection de la vie privée qui devraient « s’appuyer sur les protections offertes par le RGPD ». Un comble quand on sait que le géant nord-américain ne voyait pas l’adoption de ce règlement d’un bon œil. Mais la plateforme n’en est pas à une contradiction près. La tribune réclame « une nouvelle régulation dans quatre domaines : les contenus violents et haineux, l’intégrité des élections, la protection de la vie privée et la portabilité des données ». Une offensive médiatique pour une meilleure protection des utilisateurs…. que Facebook voit partir en masse de son réseau social3 !
1.Cambridge Analytica, une société britannique de communication stratégique à qui Facebook a permis l’accès aux données de 50 millions de comptes Facebook pour produire des campagnes politiques
2. Source NewYorkTimes décembre 2018 et cet article publié sur Futura Tech